Les meilleurs avis sur les Essais et philosophie



richesse des illustrations, interventions de spécialistes de chaque période (préhistoire, antiquité, etc.) ou thème évoqué (apparition des sex shops, évolution du design des sextoys...), lecture aisée, nombreux extraits de littérature érotique du XVIIIe, dvd joint intéressant présentant 3 documentaires   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Seven Sept Godes'story : L'histoire du sex toy - 1 Avis par StephB F 1999

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : richesse des illustrations, interventions de spécialistes de chaque période (préhistoire, antiquité, etc.) ou thème évoqué (apparition des sex shops, évolution du design des sextoys...), lecture aisée, nombreux extraits de littérature érotique du XVIIIe, dvd joint intéressant présentant 3 documentaires
les moins : pas de réel point négatif

L'histoire du sextoy débuterait-elle à la préhistoire ? Qu'en est-il dans l'Antiquité grecque : le godemiché est-il destiné aux amours saphiques ? Quel place le sextoy a-t-il occupé et occupe-t-il au Japon ? Quels étaient les mécanismes inventés au XVIIIe siècle pour améliorer les qualités du godemiché ? Pourquoi des médecins ont-ils inventé le vibromasseur ? A quoi les premiers vibromasseurs ressemblaient-ils et comment se les procurait-on ? En France, comment les sex-shops ont-ils fait leur apparition et quelle a été leur évolution ? Quelles ont été les tendances dans les matières, le design, la vente de ces produits ? Quelle a été la position officielle par rapport aux ventes de sextoys, quelle a été l'évolution des mentalités concernant leur utilisation ?

C'est à toutes ces questions que répond magistralement ce livre très bien documenté et magnifiquement illustré. Pour ce faire, des spécialistes se laissent interroger ou prennent la plume pour évoquer de manière intelligible leur période de prédilection, les résultats de leurs travaux, leur profession.
Quand des passionnés s'expriment, l'écrit devient passionnant. Et pas seulement l'écrit puisque avec ce livre est fourni un dvd qui présente un film : Le plaisir au pouvoir (1h13) ou l'histoire du vibromasseur aux Etats-Unis, de son apparition à la libération sexuelle et aux mouvements féministes, ainsi que deux documentaires plus courts, l'un sur les sextoys en France (21 min) avec la participation du love-store Passage du désir et la voix envoutante de Fleur Breto qui semble nous susurrer des confidences sur les sextoys vendus et le profil de sa clientèle, et une interview d'Agnès Giard (17 min) qui nous subjugue dans l'évocation de l'érotisme au Japon.
Nous nous laissons conter une fabuleuse histoire...

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instructif, assez complet   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : La Musardine Les extravagances du désir - 1 Avis par Shadowwooer F 300

  
Intérêt 3/4
Style, qualité d'écriture 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : instructif, assez complet
les moins : qualité littéraire inégale

Une plongée dans l'univers du SM et autour, qui permet de voir les pratiquants sous un visage très humain.
On "voit" par exemple un artisan spécialisé expliquer comment il construit les accessoires sur demande, et le soin qu'il apporte à ses bricolages fait voir sous un jour plus personnel des objets a priori dénués d'âme.
Les témoins s'ouvrent sans retenue, disant chacun ce qu'il trouve d'épanouissement dans la pratique qui est la sienne. Je ne partage pas cet univers, mais je trouve cette fenêtre sur ce monde enrichissante.
Après cette lecture, on met en perspective ce qu'est le SM et on comprend que c'est une voix comme d'autres vers le dépassement de soi et la quête de l'absolu. On dédramatise, on voit l'envers du décor d'un monde où le décor, justement, joue un rôle central.

 

Histoire originale et documentée du vibromasseur, écrite dans un style agréable   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : John Hopkins University Press The Technology of Orgasm: "Hysteria", the Vibrator, and Women's sexual Satisfaction - 1 Avis par Lavax F 300

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Histoire originale et documentée du vibromasseur, écrite dans un style agréable
les moins : Pas de traduction française pour le moment, iconographie insuffisante

Rachel P. Maines s'est, dit-elle, intéressée, par hasard, à l'histoire du vibromasseur. Au départ, elle est historienne du textile. En 1976, elle feuillette une série de journaux pour femmes et tombe sur des publicités pour vibromasseurs au tout début des années 1920.
Elle a essentiellement exploité les sources de la Bakken Library et du Musée de l'Electricité de Minneapolis.

COMMENT PASSE-T-ON D'UN OBJET MEDICAL A UN OBJET DE PLAISIR? telle est la problématique du court livre de Rachel Maines. En effet, le vibrateur ou vibromasseur est d'abord un objet médical; jusque vers 1900, seuls les médecins l'utilisent dans le traitement de l'hystérie.

Inventé en 1869 par George Taylor, le vibrateur est un appareil à vapeur assez encombrant (cf. mon avatar!).
Un vibrateur mécanique, beaucoup plus commode, est également inventé: son principe consiste en une manivelle qui fait tourner un disque légèrement décentré - décentrement qui permet justement la production de vibrations sur une tige (qu'on peut apercevoir ici: http://www.vibratormuseum.com/handcrank/veedee.JPEG Il s'agit d'un Veedee vibrator fabriqué en 1906 à Londres). Comme on voit sur la photo, à la tige est relié soit une boule, soit un tout petit disque qu'on pose sur les ovaires de la femme afin de produire un "paroxysme hystérique" ou orgasme (il existe, suivant les modèles, un jeu de disques décentrés qui autorisent des amplitudes de vibrations différentes, ainsi que des jeux de boules et petits disques à appliquer sur les ovaires.
Un autre modèle apparaît vers 1880, conçu par Joseph Mortimer Granville: il s'agit du premier vibrateur électromécanique.

Tous ces modèles remplacent le massage pelvien qui, jusque-là, était utilisé par les médecins, pour produire le paroxysme hystérique, et ce dans un but thérapeutique: il leur fallait un temps assez long - une heure, dit Rachel Maines, pour amener la patiente à l'orgasme, alors qu'avec le vibrateur, il ne faut que quelques minutes.
Maines montre ainsi que, dans la mesure même où la jouissance masculine et la pénétration sont le modèle de la sexualité occidentale, l'orgasme féminin se trouve médicalisé.

A partir de 1900, les publicités manifestent un usage de plus en plus privé du vibrateur - privé, mais respectable, hygiénique: on conseille au mari d'acheter cet appareil à sa femme pour la bonne marche du foyer américain, pour la relaxation de l'épouse...
Le développement de l'électricité joue, ici, un rôle important. Dans tout foyer, doivent figurer un grille-pain, comme un vibrateur électrique (ce dernier fait partie des 5 objets domestiques les plus courants à fonctionner à l'électricité).

Ce n'est qu'à la fin de la première guerre mondiale que le vibromasseur apparaît comme objet érotique. Comment? pourquoi?

NB: Rachel P. Maines a eu beaucoup de mal à "imposer" son objet de recherche au sein de l'université américaine - elle raconte comment on lui a fait un jour remarquer qu'il devait choisir entre la conservation de son poste et la conservation de ses étranges intérêts. Elle a choisi!

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Un des rares textes de patient   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Seuil Mémoires d'un névropathe - 1 Avis par Lavax F 300

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : Un des rares textes de patient
les moins : -

Titre original: Denkwürdigkeiten eines Nervenkranken (littéralement: gestes mémorables d'un malade des nerfs)
Année de publication: 1903, chez Oswald Mutze, à Leipzig
Première édition française: Paris, Seuil, 1975
Traduction: Paul Duquenne et Nicole Sels

Schreber est nommé en 1893 président de la cour d'appel à Dresde. Il a déjà eu une crise en automne 1884. En 1893, une série de symptômes graves détermine son placement dans un asile, dirigé par le professeur Flechsig, avec lequel il entretient des relations très difficiles.

Ses mémoires décrivent sa vision du monde. Les nerfs jouent, selon lui, un grand rôle. L'âme est contenue dans les nerfs du corps; Dieu n'est qu'un ensemble de nerfs. Par l'intermédiaire du professeur Flechsig, Dieu dispose des nerfs de Schreber et contraint ses pensées.

La seconde crise débute par un rêve où Schreber se voit comme une femme en train de subir un accouplement: "quelque chose d'analogue à la conception de Jésus-Christ par une vierge immaculée, c'est-à-dire par une vierge qui n'a jamais couché avec un homme, s'est produit dans mon corps (...). Des nerfs de Dieu correspondant à la semence masculine avaient été projetés dans mon corps par un miracle divin; une fécondation s'est ainsi produite".
Cette révélation où il s'apparaît comme étant la femme de Dieu est suivie de bruits étranges, et d'autres miracles divins.
Un jour surgit le miracle de l' "éviration": les organes génitaux sont déformés, se changeant en organes féminins:
-rétraction du membre viril, et ramollissement;
-disparition de la barbe, et surtout de la moustache;
-modification de la stature (tassement des vertèbres, de la substance osseuse des cuisses), et conséquemment diminution de la taille;
-apparition de la "volupté d'âme": Schreber a le sentiment d'avoir aux bras, aux mains, aux jambes, aux seins, aux fesses, "un corps de femme".

J'insiste plus spécialement sur les symptômes affectant la représentation du corps sexué, et sa transformation; mais toute une série de symptômes concerne la parole (pensée contrainte, etc), et sont particulièrement intéressant à relever.

C'est un texte capital qui invite à s'interroger sur la structure d'un délire, sur le vocabulaire mis en oeuvre, sur le rapport entre représentation du monde et représentation du corps.
Comment la volupté féminine est-elle décrite et concue?

On ne possède guère de textes écrits par des patients. L'édition présente à la fois les mémoires de Schreber et l'ensemble des expertises médico-légales qui ont accompagné son cas.

Lire, aussi, la grande analyse que Freud proposa du cas Schreber (tome X des Oeuvres complètes, P.U.F.: ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=2012&Page=100).

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Seule édition complète en cours érudite de Freud (nombreux index); classement par ordre chronologique   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : puf Oeuvres complètes Tome X - 2 Avis par Lavax F 300

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Seule édition complète en cours érudite de Freud (nombreux index); classement par ordre chronologique
les moins : Cher, traduction fidèle, mais choix du vocabulaire parfois discutable par rapport à l'ancienne traduction Marie Bonaparte, temps de publication

L'édition des "Oeuvres complètes" de Freud, aux Presses Universitaires de France, remplace les anciennes éditions faites par Marie Bonaparte: ces dernières étaient souvent plus claires du point de vue du choix du vocabulaire; mais la syntaxe n'était pas toujours sûre et homogène; d'autre part, un certain nombre de textes avaient été supprimés qui, ici, sont désormais accessibles. C'est donc, mutatis mutandis, un travail qui fera date, qui compte par sa rigueur, et par la richesse des informations.
Cette publication est dirigée par A. Bourguignon et P. Cotet; la direction scientifique appartient à Jean Laplanche.
Très maniable, chaque volume comporte un index des personnes, personnages, oeuvres; un index des lieux; un index des matières; une liste des abréviations; des illustrations en couleur et en noir et blanc éventuellement (c'est le cas de ce volume, pour le court texte "Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci"). Chaque texte est précédé de la date de première publication, du titre original; des dates, lieux et titres des premières éditions allemandes, anglaises, et françaises.

Ce volume X comporte une série de textes importants, entre autres: "Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci"; "Du sens opposés des mots originaires (des sens opposés dans les mots primitifs)"; le fameux texte sur le cas du président Schreber: "Remarques psychanalytiques sur un cas de paranoïa (dementia paranoides) décrit sous une forme autobiographique", qui date de 1911.
Les mémoires de Schreber ont été publiées au Seuil, en 1975, sous le titre français, "les Mémoires d'un Névropathe".
Freud montre comment ce que la psychiatrie de son temps avait jusqu'alors subsumé comme une collection sans unité, sous le concept de paranoïa, à savoir le délire de persécution, le délire de jalousie, le délire érotomaniaque, le délire magalomaniaque, relève d'un seul et même fantasme, le désir homosexuel, en tant qu'il est nié.
Il montre, en effet, de manière remarquable, à partir des mémoires laissés par un patient, le président Schreber, qu'il y a 4 manières possibles de nier la phrase en laquelle s'exprime ce désir homosexuel: moi, un homme, je l'aime lui, cet homme - on obtient alors, à partir de cette seule proposition, les 4 propositions matricielles des 4 formes de délires précédemment relevés.

Volume remarquable. A lire, si l'on ne connaît pas.
Avec cette réserve que les termes choisis par l'équipe de traduction ne sont pas toujours au plus proches du texte allemand.

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Premier livre   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Garnier Flammarion Le Banquet - 3 Avis par Lavax F 300

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Premier livre "érotique" occidental (en dehors des fragments d'Empédocle), texte d'une grande beauté, une des pièces philosophiques les plus simples et les plus difficiles, à lire et relire à tout âge
les moins : Aucun

L'édition ici proposée, pour une raison de prix, est celle de Luc Brisson.
Mais celle que je recommande est l'édition bilingue des Belles Lettres (Guillaume Budé) faite par Léon Robin, qui comprend le texte grec.
Titre grec: "Symposion"; sous-titre: "De l'Amour; ê péri erôtos".

Décisif pour la culture occidentale, ce texte de Platon s'interroge sur l' "éros" ou amour (désir amoureux), en opposition à l'amitié ou "philia".

On a à la fois un texte théorique et une pièce qui, à bien des égards, emprunte au style théâtral, avec mise en scène, personnages - au reste, on sait que Platon avait pour livre de chevet les comédies d'Aristophane.

Une des voies qui mène à ce désir de savoir (ou de sagesse - comme on voudra traduire "phileô" - j'aime, je désire, et "sophia" - terme qui désigne en grec à la fois l'habileté manuelle, le savoir ou la science des causes, et la sagesse pratique) qu'est la philosophie est le désir amoureux. Cela s'entend en un sens littéral: Socrate, maître de Platon, est amoureux des beaux garçons et fait l'amour avec eux (la pédérastie fait alors partie de l'éducation de tout jeune homme en Grèce antique; cf le joli texte de Félix Buffière, "Eros adolescent, la pédérastie dans la Grèce antique").
Mais qu'est-ce que l'amour? Quel rapport entre ce désir des beaux corps, ce désir des beaux discours, ce désir des belles connaissances? Qu'y a-t-il de commun entre toutes ces formes d'amour?

Chacun des convives du banquet est réuni pour tenter de définir l'amour. A la fin, quand tous sont ivres (sauf Socrate qui tient bien l'alcool!), Alcibiade, prêt à injurier son amoureux par jalousie, préfère, au lieu d'un discours théorique sur l'amour, faire récit de son amour fou pour le vieux Socrate: dès qu'il l'entend, son coeur bat; ses paroles le font pleurer; voilà qu'un soir, couché dans un lit contigu au sien, il est complètement transporté. Génie militaire d'une grande beauté, Alcibiade est pourtant mis sens dessus dessous, mis dans l'état d'un homme qu'une vipère a mordu, par un petit bonhomme laid et sans doute peu sympathique.

On a souvent fait comme si Platon méprisait la beauté sensible - cheveux, fesses, sexes. En réalité, (et Léon Robin justement l'a en maintes études montré; l'érudition actuelle fort heureusement ayant balayé la vision simpliste d'un Platon dualiste que son élève Aristote contribua à construire), nos sensations dans leur richesse sensuelle (les goûts, les odeurs, le toucher d'un corps, la vision d'une belle forme) fonctionnent comme déclencheur, élevant notre âme vers la beauté, la pensée, les idées; d'un beau sexe que j'aime, j'accède au désir d'une âme, au désir de connaître, et plus loin, au terme d'un long détour, peut-être un jour, à la philosophie.

En ce sens, l'érotisme est philosophique. Et la philosophie est érotique. Il s'y passe toujours quelque chose de l'ordre de l'amour. De même que dans l'amour, il se passe toujours quelque chose de l'ordre de la philosophie.

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humour, style, légèreté de la forme, profondeur des propos   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Albin Michel Le Libertin - 1 Avis par vagant H 125

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : humour, style, légèreté de la forme, profondeur des propos
les moins : aucun

Dans le pavillon de chasse du baron d’Holbach, Diderot pose à demi-nu pour Mme Therbouche tout en marivaudant quand son secrétaire interrompt leurs jeux amoureux pour lui demander d’écrire au plus vite l’article sur la morale de l’Encyclopédie. Il doit alors affronter une folle journée qui lui fera dire tout et son contraire au sujet de la morale et du libertinage.
L’auteur a eu le génie d’aborder la problématique philosophique du libertinage avec la légèreté supposée caractériser cette « pratique », et de synthétiser dans un même ouvrage la philosophie et la sensualité qui la fondent : Les mot et la chose enfin réconciliés dans le fond et sur la forme…

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(Difficile de passer par les Points positifs/négatifs quand on parle d'un livre... Allez, courage, il n'y a pas beaucoup à lire !)   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Flammarion Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire - 1 Avis par Kodren H 128

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : (Difficile de passer par les Points positifs/négatifs quand on parle d'un livre... Allez, courage, il n'y a pas beaucoup à lire !)
les moins : (Voir ci-dessus... :-))

Je sors à l'instant du Souci des plaisirs de Michel Onfray. Et plutôt que de cogiter, de ressasser, de structurer et, in fine, de me conformer aux diktats classiques, je vous propose, chers clubiennes et clubiens, de vous faire part de mes impressions de lecture. Que Boileau et son amour de la structure se retournent donc dans leur tombe...

Alors, quelles sont les voies de cet ouvrage de philosophie légère ? M. Onfray, en bon pédagogue, vous propose un voyage de la Nuit au Jour, d'un Eros nocturne chrétien à un Eros solaire. Avec, en point de mire, notre droit à profiter de nos corps et la reconquête de notre sexualité.

Eros nocturne

Onfray met tout d'abord en lumière toute l'emprise du Thanatos chrétien sur nos chairs et nos plaisirs. Et même dans une société du XXIe s. où Dieu est à la porte, nous voilà confinés à des fonctionnements millénaires, mis en place par des impuissants névrosés (sic) et une religion oxymorique - celle de la mère Vierge, de l'enfantement asexué, de l'épouse chaste. On pourra peut-être reprocher à Onfray certains raccourcis. Mais sur le fond, le constat est accablant : partout, de la mysogynie, de l'amour de la contrition des chairs et de l'attente de la mort (puisque mieux est à venir après) ; et seule sexualité possible dans ce concept, un Eros par défaut, puisque sale et salie. Quelle jubilation de lire Onfray régler ses comptes avec, notamment, le Cantique des Cantiques, Saint Paul, Saint Augustin, le marquis de Sade et Georges Bataille!


Eros solaire

En contrepoint de cette conception thanatophile de l'amour, Onfray propose au lecteur le modèle plus oriental, où le plaisir est le maître mot, dans le respect de l'autre - surtout féminin - et de soi. Une bouffée d'oxygène, qui souligne un peu plus, si besoin était, toute notre vision schizophrénique chrétienne de l'amour et de la sexualité.


Le plaisir des plaisirs

En temps normal, je me méfie des dichotomies. Intrinsèquement, elles me semblent réductrices et, de facto, incapables de lire le monde. Pourtant, Michel Onfray parvient à me convaincre. Parce que les arguments font mouche, et que les mots au scalpel qu'il réserve à notre société font écho, profondément.
La troisième partie, en guise de conclusion, n'est pas non plus étrangère à mon assentiment franc aux idées de sagesse et de bon sens onfrayiens. On y trouve l'éloge de l'"unicité de chacun". Ou, après Socrate, celle du "Connais-toi toi-même" et d'une sagesse hédoniste pratique.

Comment ne pas être d'accord avec lui ? :-)

PS : Existe en poche, chez J'ai Lu, pour 6 euros...

 

Fondation de la philosophie   
Catégorie : Librairie > Culture érotique > Essais et philosophie - Produit : Garnier Flammarion Le Banquet - 3 Avis par Jack78 H 40

  
Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Fondation de la philosophie
les moins : Sans

Comme Lavax, je suis très accro à la version Budé, mais au delà du plaisir de l'hélleniste quant au texte "original", la traduction Gallimard offre à qui le désire une approche fondatrice de l'Eros...
A lire sans hésiter !

 

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